HAMMER HEAD 23 ANS 1989 (40,7%)
KNEDLIKY AUX PRUNES (recette tchèque)
La distillerie Pradlo était située en bordure de la ville de Plzen, élaborant l’unique Single Malt de l’ancienne Tchécoslovaquie, dans la plus pure tradition écossaise. Pradlo s’était mise à distiller peu de temps avant la chute du mur de Berlin en 1989, puis elle a été oublié avant d’être mis à jour par la société Stock Plzen-Bozkov 20 ans plus tard.
La distillerie utilise une orge tchécoslovaque et les eaux de la région de Plzeň se situant au confluant de quatre rivières locales de Bohème. Elle fabriquait elle-même ses tonneaux de chêne, également avec du bois local, et parvenait enfin à créer son whisky de terroir 100% tchèque quelle que soit l’étape de sa production. Malheureusement, l’histoire rattrapa les ambitions de Pradlo, et après la chute du Mur de Berlin, la distillerie se retrouva absolument abandonnée.
Vingt ans plus tard, la compagnie Stock Spirits racheta sans grosse envie la distillerie sans même avoir connaissance de la présence du Hammer Head qui patientait tranquillement dans ses fûts en chêne. S’il existe aujourd’hui une édition » introuvable » de 20 ans et une autre de 23, c’est probablement que l’unique production originale a été fractionnée, la première partie mise sur le marché en 2010, et la seconde proposée tout récemment sur les sites.
La distillerie Pradlo n’existe plus aujourd’hui !
Voici la recette à suivre pour sublimer ce Single Malt unique au monde :
Préparation de la pâte
1) Dans une casserole, porter à ébullition 250 g de lait, ajouter une pincée de sel et 50 g de beurre coupé en dés. Hors du feu, ajouter 140 g de farine d’un seul coup, mélanger et remettre sur feu moyen sans cesser de remuer à la spatule en bois, jusqu’à ce que la pâte se détache totalement des parois de la casserole (quelques secondes suffisent). Puis retirer du feu et laisser totalement refroidir.
2) Ajouter les 2 oeufs entiers un par un, en remuant à la spatule en bois longuement entre chaque oeuf. La pâte doit être collante mais homogène.
Préparation de la garniture
3) Faire bouillir une grande casserole d’eau. Laver les grosses prunes soigneusement, puis les sécher au torchon propre (ne surtout pas les couper, ni les dénoyauter). Se mouiller les mains à l’eau froide et prendre un morceau de pâte pour envelopper chaque prune. Il ne doit plus rester de pâte pour 8 ou 10 belles prunes mures. L’enrobage doit être assez fin et doit se faire dans la paume des mains. Se mouiller les mains entre chaque prune afin que la pâte ne colle plus. Ensuite lisser la pâte avec les mains bien mouillées.
4) Plonger les Knedliky dans l’eau bouillante et les laisser cuire. Lorsqu’ils remontent à la surface, attendre de 30 secondes à 1 minute et les retirer à l’écumoire. Les égoutter rapidement dans une passoire, puis les placer dans un récipient pouvant les maintenir au chaud si possible.
5) Pendant ce temps, faire fondre 25 g de beurre dans une petite poêle. Y ajouter les 100 g de chapelure et de la menthe poivrée ciselée. Faire griller légèrement le tout quelques minutes à feu doux en remuant à la spatule en bois. La chapelure doit cuire doucement et gonfler légèrement. On pourra ajouter un peu de beurre pour aider au processus. En parallèle faire fondre 125 g de beurre coupé en dés au micro-ondes ou à la casserole puis réserver dans un bol ou un ramequin.
Dressage du dessert
6) Servir dans une assiette, en plaçant 2 Knedliky, parsemés largement de chapelure grillée chaude, en arrosant largement de beurre fondu et de menthe poivrée colorée puis saupoudrer de sucre glace.
S’il vous en reste, il faudra les disposer dans un plat, en les garnissant totalement et en les laissant à température ambiante (18°). On les tiédira alors à faible puissance au micro-ondes avant de les servir à nouveau. A l’époque en Tchécoslovaquie, lorsque le four à micro-ondes n’existait pas, on réchauffait les Knedliky en les déposant dans une assiette creuse, elle-même posée sur une casserole d’eau bouillante. On couvrait d’une autre assiette et le dessert restait chaud, sans dessécher.
Le premier nez est assez léger, droit et frais marqué par le bois vert légèrement poussiéreux, l’herbe, la pivoine et les céréales en cours de germination. Au deuxième nez se développe des arômes frais de nectarine, d’orange, de poire, de prune et d’épices comme la noix muscade ou la coriandre. En bouche on ressent beaucoup de légèreté et de finesse grâce à la présence de notes de prune et de vanille. Ensuite le genièvre fait son entrée accompagné de menthe poivrée et de jasmin. La finale est aérienne, riche en arômes épicés (curcuma), de frangipane et de fruits rouges confits comme la cerise ou la prune. Nous sommes sur un whisky surprenant par sa richesse aromatique et attachant par son histoire.
Les deux textures se rejoignent rapidement dès la mastication car elles ont comme point commun la légèreté et la douceur (accord de similitude) ; les arômes et les saveurs se subliment d’eux-mêmes étant de même origine et de même famille. L’équilibre des intensités aromatiques est parfaitement respecté sur ces deux produits ce qui nous mène à un accord très réussi 100 % de terroir.
Infos complémentaires sur la distillerie :
Plzen est le lieu d’élaboration de certaines des bières les plus célèbres dans le monde, il est donc raisonnable de supposer que les brasseurs savaient quoi faire avec de l’orge, de l’eau et de la levure maltée. Ils avaient des alambics de type écossais, d’où le whisky était dûment tiré, utilisant de l’orge tchèque et des fûts de chêne exclusivement tchèques aussi.
La vie a été totalement bouleversée avec la chute du mur de Berlin ce qui engendra l’abandon total de la vie de la distillerie. Son Single Malt tchèque unique a été oublié. Les barils sont restés là, sans que personne semblait vouloir leur donner une autre chance.
Le nom « Hammer Head » fût donné à ce whisky redécouvert en l’honneur du moulin à marteau utilisé pour écraser l’orge maltée, moulin qui a été installé dès le début des opérations de la distillerie en 1928.
Voici des Knedliky aux abricots